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Happiness is a mood, not a destination.

Samedi 24 septembre 2011 à 19:49

« - Et maintenant, tu nous considères comment ? Meilleurs amis, Amis, connaissances... rien ?
- On va dire de bons amis ! », me répondis – tu avec un sourire.

On n’imagine pas le pincement au cœur que l’on peut ressentir lorsque cette personne que vous avez connu depuis toujours vous donne une telle réponse, malgré que vous vous y attendiez et que vous le saviez depuis des mois, si pas des années.

On ne pourra jamais laisser les souvenirs que l’on a partagés ensemble s’effacer.

Tu as été mon confident de mon premier amour autant que je fus celle qui connaissait ta détresse quand tes parents buvaient, tu m’as prise dans tes bras cette nuit-là alors que tout autour de moi s’effondrait et je t’ai serré fort dans ce champs quand tu pleurais pour cette bête.

A 5 ans nous faisions la courte échelle pour rentrer dans ta caravane que tes parents avaient fermée à clés durant leur absence et dans d’autres jours nous nous sauvions l’un l’autre sur le toboggan pendant que des crocodiles voulaient nous attraper.

On se tirait, à trois ou simplement à nous deux, sur ce skateboard surnommé Médor auquel nous avions attaché ta corde à sauter, on allait chercher des œufs dans la propriété d’à côté car on croyait qu’ils abritaient un poussin, on partait en balade à vélo, avec ou non la permission des parents, pour pouvoir se défouler à travers les champs et dans ce tunnel où nous criions pour entendre notre écho. Encore en langes nous allions manger l’un chez l’autre, que ce soit des spaghettis avec des oignons qui en fait étaient de l’ail, ou des pâtes en forme de Schtroumfs ou encore de la roquette que je n’ai aimé qu’une fois dans ma vie.

On pleurait lorsque la fin de l’été nous forçait à nous dire au revoir mais nous nous imaginions déjà l’année suivante à jouer les explorateurs à « Paradisio » avec Monsieur Dupont et à rouler sans mains à vélo, technique que nous avions apprise l’un et au l’autre en roulant pendant des heures dans la rue de Roger et en s’aidant à se relever lorsque l’un ou l’autre était tombé. On s’est alors vus en été, et en hiver aussi, bien que c’était beaucoup plus rare.

On arborait toujours cette tête blasée lorsque les grands nous demandaient « et vous, toujours pas mariés ? » car nous savions que nous étions plus que ça, tu étais mon grand frère et moi ta petite sœur.

Une innocence qui a duré une dizaine d’années et qui s’est éteinte le jour où nos vies ont changé. Une rencontre de mon côté, une séparation du tien et nous voilà absorbés dans ce monde de grands alors que nous n’avions rien demandé. On se retrouve mêlés aux problèmes des adultes, et malgré nous, nous n’avons pas pu y faire complètement abstraction.

On a essayé, au début. On n’en parlait pas, on n’en a d’ailleurs jamais parlé. Mais peut-être était-ce ces silences pesants ou encore l’influence de nos fréquentations qui nous ont séparés...

 

C’est vrai, on ne pourra jamais oublier tous ces moments. Quand on se saluera, on aura toujours ce sourire ou ce regard qui signifie « je me souviens » ou encore « On en a laissé des choses derrière nous ». Mais on fera comme si de rien n’était. Car après tout, nos vies ont changé, et nous aussi.

D’ailleurs, nos futures connaissances ne connaîtront jamais rien de ce que nous avons été l’un pour l’autre.

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Et je t’ai répondu : « D’accord. » avec le même sourire...

 

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